Nicolas Stromboni – Ambassadeur du vin corse
Nicolas Stromboni – Fondateur de la cave à vin le Chemin des Vignobles à Ajaccio en Corse, auteur du livre du Pain, du Vin, des Oursins (Marabout)
Une histoire de vin corsée
Quels sont vos premiers souvenirs avec le vin ? Comment ont-ils fait naître votre vocation ?
Ils remontent à mon enfance, époque où je piochais la vigne familiale dans le village d’Orasi (cuvée Tarra d’Orasi vinifiée par Yves Canarelli) d’un bout de l’année à l’autre ; cette plante qui fait le lien entre la terre et l’Homme est tout simplement fascinante et merveilleuse.
La cave que vous avez créée est aujourd’hui un lieu incontournable pour les amateurs de vin de passage en Corse. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Le vin apprend tant de choses, et parmi elles ; la patience et l’humilité.
Quel était l’état et la réputation du vignoble corse à vos débuts ? Quelles métamorphoses avez-vous pu constater ?
Accompagner un vignoble qui renait est une remise en question régulière dont un tas de doutes restent sans confrontation … En se questionnant, on se tourne aussi vers le passé, et bon nombre de solutions y ont figuré. Comme tous les grands vignobles, la Corse a connu ses cycles, mais nous étions intuitivement convaincus qu’il fallait avancer et ne rien lâcher. Aujourd’hui nous y trouvons des pistes, de l’énergie, de la motivation et une grande et belle aventure humaine.
Quels sont les avantages et les inconvénients de faire du vin en Corse ?
Je ne sais pas si on peut parler d’avantages et d’inconvénients, mais l’on sent aujourd’hui qu’il y a du boulot pour les générations à venir et comme le disait Enrico Bernardo « votre chance est d’explorer un eldorado en restant chez vous ». Tâche ambitieuse, risquée et tellement passionnante.
Quels sont les accords mets et vins corses incontournables ?
Un vieux blanc de Corse avec un fromage fumé, un Sciacarellu rouge avec des pâtes à l’araignée ou un vieux Muscat du Cap avec des amis, la vue sur la mer, et la soirée pour refaire le monde.
Le vin corse est peu présent sur les tables du reste de la France. A quoi cela est-il dû ?
Une jolie partie est pourtant exportée, mais la taille du vignoble qui n’est pas plus grande que 2 fois Sancerre n’autorise pas une diffusion massive.
Existe-t-il une offre œnotouristique en Corse ? Est-elle vouée à se développer ?
A l’instar de l’Italie voisine, il se dessine fermement et rapidement une forme d’offre agri-touristique. Ces opérateurs vont bien plus loin que le vin et considèrent la vigne comme une partie d’un ensemble. On pourrait appeler cela un retour au bon sens paysan et à celui de l’hospitalité.
Vous faîtes partie des ambassadeurs du vin et de la gastronomie corse. En cette qualité, quels sont les messages à faire passer qui vous tiennent à cœur ?
La Corse est d’abord une grande montagne, froide, sauvage, complexe et étant une île, possède un littoral. Cette topographie particulière offre des vins singuliers. Il me semble nécessaire de venir séjourner sur l’île, pour bien appréhender ce phénomène. Cette position autorise une production gastronomique bien plus riche que l’on pourrait imaginer et ouvre au vin des champs du possible qui sont infinis.
Quel est votre plus grand souvenir de dégustation ?
Celui de demain, qui permettra de me connecter, l’espace d’un instant, à un lieu nouveau.
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